50 kms de ligne droite nous tendent les bras jusqu'à Matarka
petit bled désolé et sans intérêt si ce n'est le dispensaire où nous allons
déposer une partie de nos médicaments
Gégé se dirige vers une "boutique" qui semble être une pharmacie
Le type pense qu'il est venu lui vendre des médicaments et malgré nos
explications voudrait bien voir de quoi nous disposons
Gégé insiste pour lui dire que nous ne sommes pas venus pour gagner de l'argent
mais pour faire un don. Finalement il nous indique où se trouve le dispensaire
Dispensaire fermé à notre arrivée mais quelqu'un se charge d'appeler
l'infirmière pour qu'elle vienne nous ouvrir
son local est équipé du strict minimum, une vieille table en bois dans un coin
pour les auscultations
A mon avis les normes d'hygiène sont très loin d'être respectées....
elle est ravie de notre don surtout en voyant les pansements et nous demande
s'il y a aussi des anti-inflammatoires
Oui il y a de tout
Après le passage au dispensaire, nous avons prévu de bifurquer vers le sud-ouest pour rejoindre Midelt
par une autre piste mais on nous dit qu'il n'y a pas d'essence dans le bled
Trop risqué de s'aventurer sur la piste, nous risquons de tomber en panne sèche et il va bientôt faire nuit
Lors de la préparation de notre voyage, j'ai lu dans un CR sur un autre forum qu'il y avait de l'essence à
Tendrara à 80kms dans la direction opposée

Pas le choix, on y va
80 kms de ligne droite goudronnée avec un contrôle de police à l'entrée
Ils nous indiquent où se trouve la station et nous disent que pour trouver
un hébergement il faut aller jusqu'à Bouarfa à 80 kms et toujours dans la mauvaise direction
Nous songeons un instant à bivouaquer mais il n'y a que des cailloux partout et
pour le gain de place nous n'avons pas emmené nos petits matelas
sans oublier que l'on voit tout à perte de vue, qu'il n'y a pas moyen de se planquer
ne serait-ce que derrière un buisson.....
La route qui mène à Bouarfa nous fait découvrir une chaîne de montagne encore
plus magique dans la pénombre
Autant je déteste rouler sur de longue lignes droites, là je savoure le paysage
et c'est reposant même si on trace parce-qu'on nous a dit et répété et que nous avons lu
et relu qu'il ne fallait jamais au grand jamais rouler de nuit au Maroc
Pour ce beau spectacle, nous ne regrettons plus les presque 150 kms de ligne droite depuis Matarka
et du coup, ce n'est plus la peine de vouloir un jour faire la route 66
Nous arrivons à Bouarfa à la tombée de la nuit après être passés un autre contrôle de police,
toujours aussi sympathique, à l'entrée de la ville
Ils nous indiquent où trouver les hôtels et nous souhaitent bon voyage
L'hôtel choisi ne nous coûtera que 100 Dirhams (même pas 10 euro) et il est
au centre-ville, les motos seront surveillées toute la nuit par un gardien
assis sur sa chaise sur le trottoir d'en face pour 20 Dirhams
Nous irons manger quelques brochettes + salades au bar du coin pendant que tous les hommes
de la ville sont dans les bars alentours à s'exciter devant les télés pour un match de foot
On dirait une finale de coupe du monde
Les sanitaires (propres) sont communs à l'hôtel et y prendre une douche est assez long
Il ne sort qu'un mince filet d'eau froide du pommeau, du coup je comprends pourquoi il y a
un seau et un bol à côté...
J'attends patiemment que le seau veuille bien se remplir, je m'accroupis dans la baignoire
et me verse l'eau dessus grâce au bol
Pour me mouiller c'est très bien mais pour rincer le shampooing sur des cheveux longs,
c'est un peu épique
Le lendemain matin, nous prenons le petit-déjeuner au bar et découvrons avec bonheur
les fameuses crêpes marocaines bien imbibées d'huile
Café au lait, yaourt, crêpes, confiture et miel pour 2 euro/personne, un vrai bonheur
