Dans la famille italienne de Gégé, il n'y a pas de motard
Lorsque nous avons expliqué à l'un des cousins, notre façon de voyager
par les toutes petites routes mais surtout notre plaisir d'emprunter les chemins,
il nous a répondu :
" - j'ai tout compris, vous faites du trekking en motos "
J'ai adoré sa conclusion
C'est le coeur gros que nous sommes partis de chez eux pour reprendre notre route
et la beauté des paysages traversés, nous a assez vite consolés
Nous sommes passés en Suisse par un col vertigineux dans la forêt, à flanc de montagne et sommes
repassés en Italie pour arriver à Menaggio sur les bords du lac de Côme
De là, nous avons pris le ferry pour Varenna afin d'éviter la foule sur les routes
cernant le lac de Côme et histoire d'avancer un peu
La petite route qui serpente abruptement les collines nous amènera à
Esino Lario d'où l'on domine tout le lac de Côme
Nous avons passé l'après-midi à monter, à descendre, à tourner...
Cette région est un eldorado pour les motards en quête de virages,
bien moins loin que les Dolomites
Nous avons rencontré des autochtones d'une extrême gentillesse
A la recherche d'un chemin muletier, un peu perdus dans le dédale des ruelles
pentues de leur village, ils nous ont offert une carte détaillée des randos à faire
dans le coin
Plus loin, Gégé a voulu acheter une carte couvrant un rayon plus large, la buraliste
lui en a offert une
Le soir, nous avons planté notre tente à Premana dans un camping presque abandonné
Il venait d'être racheté après plusieurs années de fermeture.
Les douches ne fonctionnant pas, j'ai eu le droit d'utiliser celles du grand complexe sportif
qui était juste à côté. Les patrons étaient aux petits soins pour nous
Nous étions les seuls clients, nous n'avons rien payé et ils voulaient nous inviter à rester
2-3 jours
"...c'est une maison bleue, adossée à la colline....les gens qui vivent là ont jeté la clé..."
Ce camping va accueillir tout un groupe de "guzzistes" pour la fête des 90 ans mi-septembre
Au petit matin, nous sommes repartis par la petite route qui nous ramènera sur les bords du lac de Toceno à Bellano
A partir de Morbegno, nous prenons le colle San Marco qui nous amènera avant San Pellegrino Terme vers les montagnes bergamasches où chaque village est décoré pour fêter les chasseurs alpins
La petite route viroleuse vers Dossena, San Bartolomeo, le colle Zambla est très belle mais difficile et imprévue dans son parcours. Nous traversons les patûrages, les forêts, les villages alpins un peu délaissés jusqu'à Ponte Nossa
Nous repasserons par le beau col de Presolana déjà fait l'an dernier mais dans l'autre sens et après lui le Passo Croce di Saven qui a la particularité d'avoir des passages où la largeur de la route n'excède pas les 2 mètres
Ce qui nous provoquera quelques frayeurs lorsque nous nous retrouvons face à des 4x4 roulants à toute allure
Après encore quelques cols et plein de virages,
nous finissons par arriver enfin sur la 1ère piste de notre liste dans le Trentino
Le temps de poser les motos et de faire cet autoportrait, la brume est arrivée aussi
(à droite de la photo)
et elle est arrivée à vitesse grand V
Elle apparaissait, puis disparaissait....
Et finalement elle n'a cessée de s'épaissir et nous avons fini dans un brouillard complet
lorsque nous étions à nouveau sur le bitume après quelques chouettes kms de pistes
Visibilité à 5 mètres, je devinais à peine le feu arrière de Gégé
Lui il se guidait dans le col gràce au gps qui lui indiquait le sens des épingles à venir
Mais cet andouille de GPS ne lui indiquait pas qu'il y avait un troupeau de moutons et de chèvres sur la route
On a faillit se faire un méchoui le soir même
Ma moto a un drôle de comportement dans les épingles, je ne sais pas si c'est dû à la route humide mais ça ne s'arrange pas au fur et à mesure de la descente dans la vallée et me gâche le plaisir
Je fini par m'arrêter et constater que j'ai encore crevé de l'arrière
La 2ème crevaison en 3 jours, ça commence à bien faire
Pas le moindre camping à l'horizon, il est déjà 19h30. Nous décidons d'aller vers la civilisation et je roule
à 10 km/h en "surfant" sur la route
Un couple de motards s'arrête pour nous demander s'ils peuvent nous aider.
Ils nous emmènent chez un "gommista" qui est déjà fermé et nous indiquent le seul hôtel du coin à 1 km
Gégé part en repérage et me téléphone pour me dire que c'est ok, que je peux le rejoindre
Il reste une chambre double, elle sera pour nous
En allant à l'hôtel, un autre motard a fait demi-tour pour me proposer également son aide
Ca fait plaisir de voir que la solidarité motarde existe encore
Pas le choix ce soir-là, nous dormirons à l'hôtel et nous ferons un pique-nique dans la chambre, histoire
d'équilibrer le budget
