On assume parfaitement
Mercredi 18 août 2010
Le ferry nous emporte de bon matin, on jette un dernier regard sur Korcula
Nous pensions longer la côte de Peljesac par une piste mais de gros panneaux en interdisent l'accès
Nous ne reverrons pas la mer de sitôt...
Dovidenja Croatia - Hvala Lijepa ! (le HV se prononce R qu'on roule)
Au revoir Croatie - Merci beaucoup !
Pour aller à Mostar, nous choississons de passer la frontière à Metkovic
Alors que pour passer dans la petite enclave au bord de mer, vers Dubrovnik
il n'y avait pas de contrôle à la frontière, nous attendrons bien 3/4 d'heure à 1h pour passer
celle-ci, en plein soleil de midi
Nous gardons nos casques sur la tête pour éviter l'insolation
Avec l'ouverture des frontières, nous avons perdu l'habitude d'attendre à la douane.
Pourtant c'était dans nos habitudes lorsque nous allions de Strasbourg en Allemagne
ou à la frontière luxembourgeoise quand nous allions rendre visite à ma soeur
Le douanier pas très souriant, ne sortira pas de sa cabane et exigera les papiers d'assurance
de la moto et nos cartes d'identité.
Nous sommes en vacances, soyons zen
D'autant que ça valait vraiment le coup d'attendre !
Le paysage change radicalement, c'est magnifique et déroutant
Une superbe route nous amène à Mostar,
le long d'une rivière à l'eau turquoise, avec des minarets à foison, des toîts en lauze,
des maisons grises qui se confondent avec les collines et les montagnes arrides
qui culminent à presque 2000 mètres autour de Mostar.
C'est géant et on se sent tout petits...
Et le voilà enfin ce fameux pont dont on a tellement entendu parlé pendant la guerre
L'arche mesure 28,20m et la hauteur est de 22 mètres
Des courageux se font payer par les touristes pour sauter dans la rivière
Construit en 1566, il est le symbole de la passerelle entre l'Orient et l'Occident.
A l'Est les musulmans, à l'Ouest les chrétiens
Détruit en 1993, il a été reconstruit à l'identique à partir de 2002
sous la direction d'un français, Gilles Péqueux
Ville multi-ethnique, les croates et serbes y vivaient en harmonie
Les mosquées y côtoient les églises
Nous passons de l'autre côté du pont pour visiter le vieux centre-ville,
entièrement restauré et très touristique. Il y a plein de boutiques partout
Des bus amènent des gens depuis Dubrovnik
où ils passent leurs vacances
Le tour est vite fait, nous fuyons la foule pour nous promener à l'écart dans les rues tranquilles
Lors de notre passage à l'office de tourisme, une jeune employée nous aborde
dans un français quasi parfait
Elle était réfugiée à Paris pendant 5 ans et même si elle a beaucoup aimé notre capitale,
il lui semblait évident de retourner dans son pays dès que possible
D'ailleurs elle en parle avec amour et passion. Nous comprendrons demain pourquoi
Elle nous donne un guide des campings en Bosnie. Il y en a 19 dans tout le pays
Le plus proche est à 60 kms au nord de Mostar, au début de la route vers Sarajevo
La jeune fille nous prévient que nous risquons d'avoir le coup de foudre pour cette région
et que nous n'aurons pas forcément envie d'en repartir
Mais il est 17h, nous retournons vers nos motos pour quitter Mostar...
Sauf que mon Bifaro boude
Il ne se passe strictement rien quand j'appuie sur le démarreur et il n'y a pas de kick sur le mien
On enlève à nouveau nos vestes + casques, de toutes façons, il faisait trop chaud
Nous poussons l'engin dans une petite rue et essayons de le démarrer à la poussette, histoire de brûler
un peu les nombreuses calories ingurgitées lors de notre excellent repas de midi
Gégé échange nos batteries et c'est toujours le calme plat
Rien à faire, mon éléfant ne veut pas partir d'ici
Pendant que Gégé continue ses recherches, je pars à pied pour quémander une chambre d'hôtel
Les deux premiers m'annoncent en anglais qu'ils sont complets et téléphonent à d'autres hôtels
ainsi qu'à des chambres d'hôtes.
Apparement, tout le monde a décidé de dormir ici ce soir
La dernière réceptionniste me propose d'aller demander à la dame
qui habite en face s'il lui reste un appartement de libre.
Elle y va pour nous parce-que la dame en question ne parle que le croate
Et miracle, il lui reste un appartement sur les deux qu'elle loue.
Celui-ci fait 45m2 et nous coûtera 25 Euros la nuit. La monnaie en Bosnie est le Mark mais
ils acceptent tous les euros alors qu'officiellement c'est interdit
Nous pouvons mettre les motos dans la cour intérieure, à côté de la Smart coupée
des jeunes touristes autrichiens qui logent à côté
Heureusement que ça n'est pas trop loin et que nous n'aurons pas trop à pousser la moto
pour y arriver
Là au moins, Gégé pourra démonter la moto plus tranquillement que dehors sur le trottoir
Il s'avère que les autrichiens sont en fait des bosniaques revenus passer des vacances dans
leur pays comme tous les étés.
Ils sont adorables et demandent au fils de la propriétaire de nous accompagner dans un garage
demain matin au cas où nous aurions besoin de quoi que ce soit
J'abandonne lâchement GG pour prendre de suite une douche et sauter dans mon short
avant de retourner le soutenir moralement
