Le ciel est dégagé suite à un énorme orage qui a grondé une bonne partie de la nuit.
Le 350 DR a bien démarré et mon Elefant 750 aussi.
Il fait beau et bon, presque trop chaud avec tout l'équipement TT sur le dos mais ça ne va pas durer longtemps.
Notre frontière thermique se situe souvent lors du passage de la gare TGV d'Aix et ça se confirme encore une fois, le gris a remplacé le bleu dans le ciel et le mercure est allé se recoucher au bas du thermomètre.
Nous serons les premiers au RDV à la boulangerie de Pertuis après 3/4 d'heure de route et nous prendrons notre petit-déjeuner en attendant les autres.
Le chocolat chaud aura pour mission de me décongeler les doigts !
Les copains arrivent les uns après les autres, Eric sur sa 400 XR, Cyrille sur sa belle 350 DR mauve et jaune, Hervé qui ne sera pas le dernier avec sa 125 DTR suivi par Michel venu depuis pays niçois la veille sur son 350 DR.
Départ à 9h15 direction la piste que Gégé et moi avions découverte en 4x4 fin janvier.
Elle est toujours aussi belle même avec le brouillard au loin et continue après une brève traversée du village.
Allez hop, validée pour le TT soft
Après je ne sais plus trop par où nous sommes passés,ni dans quel ordre, je me suis contentée de suivre nos guides....
Nous avons fait 1 ou 2 demi-tours pour cause de vilains panneaux qui défigurent le paysage et avons attaqué une belle piste avec des pierres parsemées ça et là....ça tapait un peu mais ça passait très bien.
Et surtout nous avons atterri au-dessus du fameux colorado provençal !
Quel bonheur de découvrir tout ça d'un coup au sortir d'un virage !
Jamais je n'aurai pensé qu'il fut possible de venir là en véhicule à moteur (pour reprendre les termes d'usage) !
Petit bout de route avant d'attaquer une autre piste qui grimpe bien, avec plein de caillasses et quelques épingles Pause pique-nique Un couple de randonneurs allemand arrive, ils sont souriants et charmants et attendent que nous repartions pour continuer leur randonnée.
Mais le 350 DR de Cyrille ne veut pas repartir, il redescend la piste en roue libre, elle ne démarre toujours pas...
En fait, il avait tourné sa clé de contact un tout petit cran de trop et hop c'est reparti.
Nous dépassons les allemands qui se sont réfugiés dans les buissons pour nous laisser passer sur cette piste étroite, pleine de caillasses plus ou moins grosses, bien trempées qui roulent sous les roues et de la terre bien meuble.
S'y ajoutent les tapis de feuilles mortes mouillées et pour finir un peu de neige

Pfiou, ça fait beaucoup de contraintes à gérer pour moi !
Hervé s'arrête pour laisser passer les plus forts histoire qu'ils s'amusent un peu.
Cyrille, Eric et Gégé filent à l'assaut de cette piste.
Alors que je pensais que la piste tirait droit, je vois au dernier moment que ça tourne serré à gauche, trop tard, je roule bien trop vite pour rattraper le coup et paf par terre !
Hervé et Michel m'aident à ramasser l'Elefant, je continue avec une bonne dose de gaz parce-que sinon on n'avance pas dans cette terre et re-paf pour me retrouver un peu plus loin la tête dans le fossé !
La roue avant a ripé sur une grosse pierre et je n'ai pas pu le rattraper.
J'attends sagement que mes compères arrivent pour le tirer de là.
Hervé me redresse la pédale de frein avec une pince et à l'aide d'une pierre je déplierais la partie métallique du pare-main qui empêche d'actionner le levier de frein
Gégé s'inquiète et m'appelle, je lui fais un bref compte-rendu.
Il me répond qu'il vient à notre rencontre parce-que ça ne va pas du tout en s'arrageant....
Je repars de plus belle et cette fois-ci c'est la bonne, je grimpe, je grimpe, j'avance et prie pour que ça continue...
Punaise mais ils sont où les 3 premiers ?
Photo prise par Gégé, je me serre à droite pour ne pas l'écraser et tant que ça roule j'y vais, ne surtout pas m'arrêter !
Et puis s'il est là, c'est que les deux premiers ne sont pas loin.... Mais non, je ne les vois toujours pas....J'ai l'impression de piloter un marteau-piqueur et pour éviter un gros tas de pierres à droite, je me pousse un peu trop à gauche et le guidon tape dans un petit tronc d'arbre, je suis assez violemment éjectée de la moto.
Oh que ça m'énerve de ne pas maîtriser, de ne plus avoir de forces dans les bras à cause de mes satanées tendinites, de me vautrer comme une M...e, d'embêter les copains à être dépendante de leur aide pour ramasser les 200 kilos à chaque fois (pas les miens, hein

J'attends un bon bout de temps que Gégé me rejoigne à pied, il pensait que je m'arrêterai et que nous monterions en duo parce-que plus ça monte, plus ça craint !
Ah parce-que c'est pas fini

Il me répond que Cyrille et Eric sont à environ 500 mètres, je décide de les faire à pied, je suis lessivée, trempée comme si j'avais pris une douche et pas question de monter en passagère sur un terrain pareil.
Gégé devra déjà supporter le poids de la moto avec sa cheville par encore tout à fait remise, hors de question d'y rajouter le mien !
Lorsque nous rejoignons enfin les premiers et en attendant que Michel et Hervé arrivent à leur tour, Gégé et Cyrille partent à pieds voir si ça passe....
De grosses marches jalonnent la piste étroite, d'après Gégé si deux personnes sécurisent les motos, ça passe mais heureusement que Cyrille et Eric sont raisonnables, eux, merci beaucoup

Demi-tour, tout le monde redescend !