Moto Trail de Provence

Allez, je continue, ça a du bon d'être coincé à la maison avec un genou en vrac
pat83

J8 Ambanja-Nosy-Be : 50km

Ce matin, nous prenons notre temps pour déjeuner, après quelques centaines de mètres, je roule sur un clou, pas loin du village, je peux arriver jusque chez le vulcanisateur qui me colle une pièce de chambre à air sur ma chambre à air (je suis assez curieux de savoir si ça tient comme une rustine) et regonfle au compresseur, c’est quand même plus facile que de crever dans la pampa. Nous arrivons à l’embarcadère d’Ankify où nous trouvons un petit rafiot avec de la place pour les bécanes. Les motos sont prestement chargées et nous nous trouvons une petite place sur la proue. Le temps est au beau fixe, la mer d’huile, la lente et agréable traversée durera 1h30 au lieu de 20mn sur les rapides pirogues à moteur.
Le débarquement est moins plaisant, nous sommes assaillis par des dockers excités qui s’emparent de nos motos, s’ensuit une vive séance de marchandage, le tarif était compris dans la traversée mais une fois arrivés plus moyen de mettre la main sur notre premier interlocuteur, on sent tout de suite la proximité touristique et ses effets néfastes, mais ça va, en voyage, on prend l’habitude de ce genre de situations, il faut bien que tout le monde vive, il suffit d’être vigilant, calme et ferme pour ne pas trop se faire arnaquer !!
Plus loin, par chance, nous loupons le croisement d’Ambatoloak ou nous pensions chercher un hôtel et c’est sur une crique plus au nord à Ambondrona que nous mangeons puis par un concours de circonstances, nous trouvons un bungalow propre, calme, ombragé sous les cocotiers, les pieds dans l’eau, avec douche et WC pour 20 euros la semaine, une aubaine vu les tarifs pratiqués ici. Donc merci à la voirie pour le panneau illisible qui nous a fait louper le croisement.
Le soir, nous mangeons à Ambatoloak, une rue poussiéreuse et bruyante bordée de boutiques, restau, hôtels, bar de nuit l’endroit fait penser à certains coin touristiques célibatairesde la Thailande des années 80, c’est une des conséquences des inégalités de richesse.

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J9 Nosy –Be : 50km (Nosy tanikely)

Nous partons avec Sylvia (Forever dive), une sympatique et compétente plongeuse et son bateau particulièrement adapté à la plongée sous-marine, nous frôlons quelques dauphins résidents ici puis accostons sur la petite île de Tanikely avant la ruée des touristes.
Dans la matinée, après avoir vu de nombreux poissons et tortues, en revenant à la plage à marée basse, je m’emmêle les palmes et me fait rouler par les vagues dans le corail résultat, des coupures de partout, je ne remettrais pas les pieds dans l’eau et passe le séjour balnéaire avec de la gaze et de la pommade corticoïde, Cathy continuera ses plongées avec Sylvia. De retour à Nosy-Be, j’essaie une fameuse recette locale pour enlever les épines d’oursins (parce qu’en plus je suis aussi tombé dans les oursins comme si le corail ne suffisait pas !!!) qui consiste à frotter contre la peau le lait d’une mangue verte coupée puis de frapper vigoureusement avec un bâton pour faire remonter les épines, j’ai du arrêter avant de me briser les os et garder les belles pointes noires et cassantes dans la chair.(si quelqu’un a un truc pour les épines d’oursin qu’il se manifeste). C'est un comble, on roule des km sur des pistes et je m'abime en pataugeant dans 50 cm d'eau, la chute arrive là où on s'y attend le moins.
La chambre à air réparée à Ambanja fuit, je la fait réparer par un autre vulcanisateur sur la route

J10 Nosy-Be : 30km (Nosy Iranja)

Hier, nous avons réservé une journée d’excursion en bateau, nous sommes avec 2 autres couples français, 2 matelots et une cuisinière direction Nosy-Iranja. Après 1h30 de navigation, nous voilà sur une bande de sable blanc qui relie un îlot hôtel à une île de villageois, en marchant, nous trouvons des traces fraîches de tortues marines, puis allons boire un coup au luxueux hôtel bien intégré dans la végétation, un endroit paradisiaque pour ceux qui recherchent l’éloignement et la tranquillité. Nous retraversons sous un soleil cuisant le long banc de sable que la marée commence à grignoter pour nous installer à table sous les cocotiers à côté du barbecue où cuisent de savoureux poissons. Un petit tour à pied en solo dans l’île principale qui abrite le village de pêcheur et sûrement le personnel de l’hôtel, beau point de vue du haut de la colline, avec la marée il ne reste pas grand chose de la plage où nous avons débarqué tout à l’heure. Retour à Nosy-Be.

J11 Nosy-Be : 80km

Cathy va plonger pendant que je vais à Hell-Ville m’occuper de la réservation des places et du transport des motos sur le bateau hebdomadaire, le Jean-Pierre Calloch qui relie Nosy-Be à Majunga tous les lundis. Je récupère Cathy, elle a fait ses 2 plongées avec Sylvia, elles se sont retrouvées seules sur les sites, un jardin de gorgones et une épave en remontant sur le bateau, elles voient une baleine allaitant le baleineau, elles les ont entendus pendant toute la plongée sans les voir alors qu’ils étaient à une centaine de mètres. Nous partons visiter l’île en motos, il y a de quoi se balader, les chemins sont sympas, de beaux points de vues sur les lacs peuplés de crocodiles, la végétation est changeante. En logeant la côte, nous apercevons les luxueux hôtels où se planquent la plupart des touristes venus visiter Madagascar, les plages du nord sont plus sauvages et peu fréquentées. le soir nous discutons avec Denis, un motard français qui habite ici, nous prenons rendez-vous pour demain et balader ensemble.

pat83 a écrit :Allez, je continue, ça a du bon d'être coincé à la maison avec un genou en vrac
pat83

Toi aussi menisque y a 2 semaines, troisième fois + une fois le croisé.
Mais ça va je suis pas coincé, c'est pas grand chose on s'habitue , bonne récupération.
Eric

J12 Nosy-Be : 100km

Nous retrouvons Denis et son 400DR, il connaît bien l’île ce qui nous permet de rouler sans faire de demi-tours, Nous traversons des plantations de ylang-ylang , arbres dont la distillation des fleurs donnent une huile utilisée en parfumerie, elle est extraite avec des alambics qu’on trouve dans la campagne. Nous faisons une pose sous un des immenses banians. Nous roulons sous les manguiers, dans des sous-bois au bord des lacs et des champs de canne à sucre, nous revenons à Hell-ville par un sentier étroit en dévers, il ne faut pas se louper dans les racines sous peine de finir dans le lac, au moins il n’y a pas de crocos dans celui là. L’après-midi, nous nous retrouvons avec 2 autres enduristes locaux, ma vieille 350DR fait grise mine aux côtés du 450 CRF et des bécanes d’enduro, Cathy décline sagement l’invitation et rentre au bungalow. Nous repartons à 4 avec un bon rythme dans la campagne nosybéenne (il faut bien inventer des mots de temps en temps).
Malheureusement, je prends un clou (la loi des séries) dans ma roue arrière, je répare, la roue ne se gonfle pas, je met ma chambre à air de secours, elle ne se gonfle pas non plus, j’incrimine la pompe, ce n’est pas elle, en fait, pour ne pas faire attendre le groupe, j’ai réparé un seul trou et remonté rapidement sans vérifier, le clou a percée la chambre de part en part plusieurs fois et ma chambre à air de secours est fendue au raz de la valve. Dommage, j’abandonne la balade qui partait plutôt bien pour trouver un autre vulcanisateur et acheter une chambre neuve.

J13 Nosy-Be : 50km Nosy-Sakatia

Nous aussi nous avons droit a un peu de farniente, c’est dimanche, grasse matinée, nous partons au nord direction l’embarcadère pour traverser jusqu’à l’île de Sakatia. Petite ballade à pied dans l’île puis baignade, palme masque tuba pour Cathy, moi je suis toujours avec ma pommade, mes gazes, mes coupures de corail et mes épines d’oursins mais ça va beaucoup mieux. Nous mangeons au restau de l’île, le buffet du dimanche est réputé. Petite balade en moto en revenant vers notre crique.

J14 Départ de Nosy-Be avec le J.P Calloch : 10km

Nous déjeunons paisiblement sur la terrasse de notre bungalow, les bagages sont bouclés et arrimés sur les motos, le temps de faire un dernier petit plouf, avant de partir à l’embarcadère de Hell-Ville où est accosté le JP Calloch. Le chargement des motos ne pose aucun problème. Nous protégeons nos fidèles destriers des embruns avec une bâche et nous installons en première classe qui offre le privilège de manger dans le carré avec le bosco, on ne se refuse rien, c’est ça le goût du luxe. Le navire vogue lentement ce qui nous permet d’apprécier le coucher du soleil et les jets d’eau des baleines au loin. Le soir, nous assistons aux sérieuses recommandations de sécurité en cas de naufrage, très bien interprétées par l’officier malgache, une représentation digne des meilleurs humoristes qui à elle seule vaut la traversée, un pur moment de bonheur, une longue explication détaillée des risques, des gestes de secours avec des passagers presque volontaires qui doivent mettre en pratique les recommandations de l’officier, enfiler les gilets, chronométrés en une minute….souhaitons ne pas mettre en application la leçon, que la coque du JP Calloch tienne le coup afin de ne pas servir d’appât aux requins. Nous passons la nuit à essayer de dormir dans nos sièges de première classe.

J15 Arrivée à Manjunga : 80km

Le matin, alors que je me sentais sorti d’affaire avec mes coupures, un fort coup de vent rabat la lourde porte des toilettes sans faire attention à mon pouce gauche resté négligemment appuyé sur la chambranle côté gongs, s’ensuit une terrible douleur due à l’écrasement du doigt, l’ongle est déjà fichu, le pouce violet, j’espère n’avoir rien cassé, la douleur s’atténue grâce aux calmants que nous faisons toujours suivre. Les préparatifs d’accostage, le débarquement et les formalités sont un peu longues en plein soleil, puis nous gagnons la ville de Majunga pour trouver un hôtel. Le port aux boutres est notre coin préféré, une trentaine de ces typiques bateaux en bois attendent leurs cargaisons, des dockers s’activent pour charger, d’autres retapent, calfatent, poncent, peignent ces rustiques navires en bois. Nous longeons la plage vers le nord et arrivons au cirque rouge, une des curiosités de Majunga, des falaises aux couleurs dégradées du jaune au violet un peu comme mon pouce trop sensible aux secousses, nous ne continuons pas sur les pistes pour découvrir les environs. Nous passons un moment sur la promenade de Majunga connue pour son énorme baobab, en fin d’après-midi, comme un peu partout dans le pays, on a l’impression que le temps s’arrête et de nombreux malgaches savourent cet instant de répit pour s’asseoir et papoter en attendant la tombée de la nuit.

J16 Majunga-Ampijoara : 120km

Retour au port aux boutres pour profiter de la lumière matinale, puis chargement des bagages et direction plein est par le beau goudron de la RN4, je roule sans gant à gauche pour pouvoir sucer mon pouce enflé qui se rafraîchit avec l’air et atténue ainsi la douleur, je pense n’avoir rien cassé, juste un écrasement. La réserve d’Ampijoara est en travaux d’emménagements, nous posons une tente louée sur une dalle en béton protégée d’une paillote. Nous mangeons au petit restau de la réserve avec une clientèle d’ornithologues qui occupent les quelques chambres du site. Nous prenons le guide obligatoire pour visiter les bois à pied et apercevons quelques timides lémuriens, des oiseaux, des plantes endémiques…
C’est en revenant à la tente que nous voyons un groupe de jolis sifakas traverser le campement, une aubaine pour nous. Les cinq individus dans les arbres ressemblent à de belles peluches, le premier hésite longuement avant de se mettre à terre intimidé par le public d’ornithologues armés de puissants télé-objectifs, les autres suivent. Par leurs bonds caractéristiques, ils parcourent la partie au sol à découvert sous les clic-clics des appareils photos.

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J17 Ampijoara-Tana : 450km
Après une nuit évidemment inconfortable au doux bruits de la forêt, nous prenons le petit dejeuner pendant que quelques lémuriens passent de branches à branches presque au-dessus de nos têtes.
Après 30 km, nous arrivons au croisement des RN4 et 6 où nous sommes passés à l’aller il y a déjà 2 semaines, nous retrouvons le paysage monotone, passés Mananténina, nous traversons un long feu de brousse de part et d’autre de la route, la fumée nous fait suffoquer, la chaleur et les flammes s’ajoutent aux 40 degrés de chaleur ambiante, le goudron est ramolli, pas très rassurant tout ça, pas envie de tomber en panne et cuire à feu doux, en mettant les couvertures de survies nous ferions de bonnes papillotes. Une halte dans un restau routier nous revigore pour attaquer les derniers km et les embouteillages de Tana où nous arrivons en fin d’après-midi.