Moto Trail de Provence

Prologue :

- Motos : Suzuki 350DR endurisées, réservoirs 16litres, modèles 93 et 94 démarrage au kick.
- Il y a plus d’info générales dans la rubrique compte rendu :--- Madagascar oct 2006 de CatPat (voyage Tana-FortDauphin-Tuléar)---
- Le GPS peu utilisé car nous n’avions pas de waypoints et des cartes peu précises, mais les plus grandes distances se font sur la RN4 et RN6 donc bien signalées.
- Cartes : IGN 1 :2000.000 et FTM 1/500.000
- Bouquins : excellent guide Gallimard et Lonely planet ou Routard
- Les photos sont faites avec un EOS 300d + 18 /200, celles sélectionnées sont orientées pistes, paysages et motos plutôt que portraits, personnages par respect pour les habitants. Pour les légendes, des erreurs ont pu se glisser, nous ne sommes pas des spécialistes de la faune et de la flore.
- Caméra Sony Handycam, mais pour les vidéos en ligne, il faudra attendre un bon moment, on ne sait pas faire et il y a une vingtaine d’heures en cassettes pour les 4 voyages
- Vazaha nom qui désigne sans animosité les blancs, entendu des milliers de fois durant nos voyages malgaches.
.
- Itinéraire en 17 jours, plus de temps et de préparation auraient permis de prendre plus de pistes et d’aller jeter un coup d’œil sur la côte de la vanille au nord-est. Nous avons plutôt choisi de faire aussi du balnéaire et pour notre troisième voyage à Mada voir Nosy Be où tous les touristes vont.

PENSEZ A CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

ça fonctionne mieux avec MOZILLA FIREFOX

LA SUITE ARRIVE
A+ pat83

J1 Antananarivo-Maevatanana : 330km

Nous voilà partis sur en fin de matinée sur le bitume vers le nord de Tananarive par la RN6, direction Maevatanana. Lorsqu’on parle de Maevatanana à un Malgache, ses premières paroles sont « ouuuh, il fait chaud à Maevatanana !! ».Effectivement, au fur et à mesure que nous descendons des hautes terres, la chaleur monte. La végétation se résume à une herbe jaune qui pousse sur une terre rouge-orangée dans un paysage offrant des collines à perte de vue, par-ci par-là quelques forêts miraculeusement sauvées de la culture sur brûlis et des manguiers croulants sous les fruits verts. A Maevatanana nous trouvons difficilement une chambre à cause des chantiers, elle nous coûte moins d’un euro, dans un petit hôtel au confort sommaire et passons la nuit dans la ville la plus chaude (au sens propre) de Mada.

J2 Maevatanana-PortBergé : 260km

Comme nous le pressentions, la nuit a été mauvaise, trop chaud, inconfortable, moustiques…à 6h30 nous sommes le cul sur les motos et profitons de l’éphémère et agréable fraîcheur matinale, un régal. A Ambondromamy, nous prenons la RN4 vers Diego-Suarez, la route est en travaux, l’entreprise Colas et ses véhicules oranges au logo losange jaune est omniprésente, un sacré chantier cette nationale 4. Ces travaux dopent l’économie locale mais que se passera t’il une fois ce long ruban de bitume terminé ? Les villages que nous traversons on des allures de Far-West, des baraquements en bois montés anarchiquement le long de la RN sont alimentés sporadiquement par des groupes électrogènes. Le petit trait rouge RN4 de la carte IGN se transforme en une piste sablonneuse, chaotique, il reste quelques plaques de l’ancien goudron du temps du protectorat des Français.
Les ponts ne sont pas praticables, il faut passer dans le lit des rivières asséchées, là le sable laisse la place à du fechfech et nous soulevons des nuages de poussière, la conduite est plus difficile, du gazzz et ne pas couper pour garder la trajectoire.
Les croisement avec les rares véhicules sont épiques, les camions ne doivent pas ralentir sous peine de rester coincés avec du fechfech jusqu’aux essieux, nous en voyons plusieurs ainsi sur une piste parallèle. Pour les dépassements c’est plus facile car nous pouvons choisir le meilleur endroit. Heureusement qu’il ne pleut pas, la piste doit être cauchemardesque ou infranchissable transformée en gadoue de poussière. Finalement , nous arrivons à Port-Bergé (Boriziny) en début d’après midi et décidons d’en faire une étape, l’hôtel est sympathique, bien sûr la chambre est un peu plus chère qu’hier mais nous pourrons dormir. Le village s‘avère calme et assez ombragé, nous prenons le temps de déambuler, faire du lèche vitrine (si on peut dire) et passer un moment avec les familles occupées à leur travail.


PENSEZ A CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

J3 PortBergé-Ambanja : 320km

Comme hier, nous partons tôt sans déjeuner pour profiter de la fraîcheur et continuons la RN4 par 12 km de goudron ensuite, la piste est plutôt bonne entrecoupée de nombreuses déviations, de passages délicats mouillés très glissants ou ornières dans le sable dans un ballet incessant d’engins de travaux publics. Par endroits, la piste est arrosée pour tasser et se transforme en patinoire, un coup de gaz trop généreux en courbe et c’est la glissade, Cathy qui roule derrière moi, a profité gratuitement du spectacle et en a eu plein les yeux, plus de peur que de mal, une belle et longue glissade avec juste mon avant bras râpé, mon égo en a pris un coup.
Plus loin, alors que nous roulons à un bon rythme, c’est elle qui chute lourdement, dans un nuage de poussière que j’ai soudainement soulevé elle n’a pas vu l’ornière et s’est plantée pour finir dans le fossé de poussières. Inspection rapide de la conductrice ça a l’air d’aller, la monture a la fourche vrillée. Nous repartons pour trouver un coin à l’ombre, il est 13 heures et un cagnard étouffant, 35 degrés à l’ombre mais il n’y en a pas. Après quelques km, elle s’arrête sous un arbuste et se plaint de sa moto tordue, elle ne se rappelle pas de la chute ni des jours précédents d’ailleurs, un grand moment de solitude à deux, petit à petit je lui remet les compteurs à zéro en remémorant les évènements oubliés à cause du petit traumatisme, une fois la fourche redressée, nous repartons en roulant calmement le paysage devient plus verdoyant, une fin de parcours très agréable après les étendues de campagne calcinée par le feu et le soleil, des grands arbres, quelques cours d’eau, de la forêt. A l’hôtel de Ambanja la mémoire est totalement revenu mis à part le moment de la gamelle. Tout revient en ordre si ce n’est qu’il n’y a plus d’essence au village.

J4 Ambanja-Ramena : 320km

Nous attendons que le camion citerne finisse de vider l’essence dans la cuve de la station et c’est avec appréhension que nous faisons le plein de nos fiables et rustiques motos en pensant au fameux fonds de cuves. Nous roulons sans encombre la route de Ambanja à Diégo est en bon état, il manque quelques plaque de goudron, ce n’était pas le cas des derniers 500km, en principe, la fin des travaux est prévue pour avril 2008. Nous faisons une halte au lac d’Anivorano réputé pour ses crocodiles sacrés, les berges sont protégées par des roseaux, je m’y faufile prudemment pour essayer de voir les berges en espérant ne pas être en contact direct avec des sauriens affamés, pas le moindre bestiau en vue ils ne doivent venir que sur invitations les jours de sacrifices.
Les croyances animistes sont très fortes à Madagascar où les lieux sacrés, hantés, tabous certains jours ou totalement interdits sont nombreux, les âmes, les revenants, les fantômes plus ou moins malveillants hantent toutes les régions de préférence la nuit.
Nous avons le temps de grimper jusqu’à l’ancienne station climatique au charme suranné de JoffreVille et la montagne d’Ambre d’où nous avons une belle vue sur l’immense baie battue par les vents de Diégo-Suarez , ville qui doit remuer pas mal de souvenirs chez les marins français qui y ont fait escale. Diégo-Suarez (Antsiranana) ne nous plait pas des masses mais nous y rencontrons Nanard un motard Malgache en 400XR qui pourra nous guider pour visiter les environs, le pied !!, on ne va pas trop s’égarer et en plus il est bon mécano en cas de pépin. Nous décidons d’aller loger à Raména la station balnéaire du coin où nous trouvons un bungalow, le lieu est occupé par un lémurien domestiqué rigolo, vif, gourmand et imprévisible.

J5 Boucle Cap d’Ambre : 300km

Nous partons tôt, sans bagages juste avec un casse-crôute, de l’eau et des outils, à Diégo nous récupérons Nanard et son 400XR pour commencer la ballade vers le nord. Nous sommes vite déçus par la végétation, de longues herbes jaunes couchées par le chaud vent d’est, des épineux, heureusement il y a aussi quelques sous-bois pour rouler à l’ombre. En remontant la côte Est, nous avons de beaux points de vue sur la grande baie en forme de trèfle quatre-feuilles. Les chemins sont caillouteux, cassants, et piégeux, surtout lorsqu’ils sont recouverts de cette herbe jaune, un coup de gaz mal dosé et c’est la chute, j’en ai fait l’expérience, sans les bagages on se sent des ailes.
Nous rencontrons une enthousiaste autochtone qui guide Nanard quelques km, accroupie comme une grenouille en équilibre sur la selle du XR, elle nous aide dans ce labyrinthe de sentiers et nous mène par un vallon sablonneux à la Mer d’Emeraude, excursion prisée des touristes plus facilement accessible en bateau de pêcheur. Les quelques hameaux aperçus sont dans un état de misère totale, seuls les bidons en plastiques nous ramènent au XXI siècle. Nous arrivons à l’extrême nord de Madagascar, au cap d’Ambre où trône le phare en reconstruction, travaux menés par …..Colas, il gagne tous les marchés d’emménagement du territoire, je ne veux pas être trop cocorico mais les ouvrages et routes ont l’air de qualité. Nous ravitaillons dans une baraque de chantier qui sert de bar, restau, bazar …dans une ambiance difficilement descriptible de labeur, de sueur dans le genre tripot de chercheur d’or dans un environnement hostile et isolé, un arrêt néanmoins providentiel car nous avons bien entamé notre réserve d’eau desséchés par la chaleur, le vent et les difficultés.
Nous prenons un frugal pique-nique à l’ombre salutaire d’un rocher et à l’abris du vent au bord du canal du Mozambique qui commence ici, en face, à quelques centaines de km il y a les Comores et le continent africain, les eaux bleue sombre sont tumultueuses, les courants nombreux. Nous revenons vers le sud en logeant côte Ouest, arrêt au village pêcheur de Vohilava plus loin, en nous dirigeant vers la baie des Courriers, par un sentier côtier, nous sommes coincés par la marée montante et trouvons un chemin qui remonte sur le plateau. Nous revenons de nuit à Diégo
Une bonne et longue journée de moto, 300 bornes de TT, sans Nanard, nous n’en aurions pas fait la moitié, trop de petits chemins dès qu’on quitte la piste 4x4 qui mène au phare, inutile de parler d’un moindre panneau. Nous retrouvons notre hôtel à Raména et notre petit copain lémurien envahissant.

J6 Boucle tsingys rouges : 210km

Aujourd’hui, c’est Nanard qui nous rejoint à Raména, nous partons en longeant la côte Sud-Est par des pistes sablonneuses, la conduite est facile et agréable lorsqu’on suit un guide l’esprit libre. Nous visitons plusieurs baies, des vestiges de casernes et camps militaires français inutilisés, belles baies désertes ou abritant une petite structure isolée pour amateurs de sports genre wind-surf . Nous traversons des petits villages de pêcheurs en case de falafa (en palme), c’est a peu près toujours le même type d’habitat que l’on trouve sur la côte. La végétation est souvent épineuse, sèche et battue par le vent, quand ce dernier s’arrête, il doit pleuvoir des hallebardes.
Nous retrouvons un petit bout de goudron de la RN6,puis vers la borne 45, nous suivons une piste qui mène au tsingys rouges que nous surplombons puis descendons dans le canyon. Nous roulons dans le lit de la rivière sur une surface de sable plat et dur dans quelques centimètres d’eau que les roues projettent, un pur moment de plaisir de conduite, une adhérence incroyable, le tout dans une belle végétation qui abrite de petits troupeaux de zébus un peu apeurés par notre arrivée. Nous arrivons rapidement au fond du canyon où sont les fameux tsingys colorés, formation due à l’érosion par l’eau de cette terre fragile qu’elle arrache aux falaises. Nous pique-niquons à l’ombre, je me refait un aller retour dans le canyon pour le régal et filmer avec la caméra fixée au casque.
Nous prenons un chemin jusqu’à Irongo puis la piste pour revenir sur la RN6. Nous quittons le sympathique et jovial Nanard à qui nous devons un grand Merci pour nous avoir guidé pendant 2 jours au guidon de sa Honda, une bonne bécane mais un peu haute pour nos petits gabarits (une sixième vitesse ne serait pas du luxe pour les parcours routiers). Le soir, nous mangeons en compagnie de la patronne de la terrasse, la lémurienne.

J6 suite PHOTOS

PENSEZ A CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

J7 Ramena-Ambanja : 330km

Nous partons avec tous nos bagages vers le sud par la RN6, jusqu’à Anivorano, l’idée est de visiter le massif de l’Ankarana en entrant par le nord ouest et trouver à loger quelque part , mauvaise idée !!! Nous apprendrons le soir que les 4x4 de touristes entrent par le Sud ou l’Est, nous partons donc dans une galère qui durera presque toute la journée à nous perdre sur des pistes archi-défoncées des ornières creusées par des pluies torrentielles, certaines plus hautes que nous, le fond plein de poussière, nous devons souvent rouler sur d’étroites bandes à peine cyclables en surplomb et éviter de glisser en bas avec tout notre chargement.
Heureusement il y a des manguiers qui offrent une ombre hospitalière pendant nos poses rafraîchissantes et nous sauver de la chaleur écrasante. Enfin nous trouvons une case d’information de l’Ankarana, le bureau est vide, d’ailleurs on se demande bien qui pourrait venir jusqu’ici, par manque d’info et la difficulté de communiquer avec les personnes rencontrées nous décidons d’arrêter les frais, de rebrousser chemin jusqu’à Anivorano pour retrouver le goudron.
La journée s’est soldé par quelques gamelles sans gravité, nous continuons tranquillement sur le goudron une centaine de km jusqu'à Ambanja que nous atteignons le soir, fourbus. En fait, nous étions dans le bon coin, du bureau déserté, une piste nous aurait mené rapidement au goudron vers le sud mais il y a des fois où il est prudent de faire demi-tour pour limiter les dégâts. Nous avons pris peu de photos car trop occupés dans nos galères, la chaleur, la dangerosité des pistes et l‘ inquiétude de retrouver notre chemin, tout aurait été si facile avec un guide.

Slt

Pu....n, ça donne vraiment envie d'y aller. Tu aurais des infos de location moto, tarif etc....

Eric

Commentaire supprimé