Moto Trail de Provence

J6 Morondave-Bekopaka (Tsingys du Bemarha)) : 200 km

Après un petit contrôle policier de routine, nous prenons la bonne piste 8 plein Nord. Nous sommes rapidement dans l’allée des baobabs, celle qu’on voit sur les cartes postales, éclairée par la lumière matinale pour une pose photo. Nous roulons sans souci sur la piste sans surprise, assez poussiéreuse, quelques passages sablonneux rien de méchant, des parties boueuses et des grandes flaques d’eau nous enquiquinent. Eric qui a un bon rythme roule loin devant, il nous attend dans un village en sirotant un coca frais. Les rares 4x4 que nous croisons roulent vite même sans visibilité.
Après le bac sur la Tsiribihina, à Belo, nous dégustons tranquillement d’excellentes pinces de crabe et des gambas grillées à la terrasse d’un restau.
La seconde partie de la piste est plus fun, changeante, plus sinueuse, moins roulante donc plus sympa pour la conduite. Eric que nous n’avons pas vu depuis un bon moment nous attend au bac de la Manambolo, plus qu’à traverser et à trouver où dormir. Un coup de bombe insecticide dans la chambre pour tuer les araignées, les moustiques et autres locataires indésirables, une heure après le tour est joué.
Bonne piste roulante dans l’ensemble de puis Morondave.

J7 Petits Tsinguys : 10 km

Aujourd’hui, c’est journée repos, nous allons faire le circuit dit « sportif »des petits tsingys avec guide du parc et harnais obligatoires.
Nous commençons par un sous bois et arrivons rapidement à cette curiosité géologique, des formations calcaires, des sédiments sculptés il y a des millions d’années en remontant à la surface de l’océan puis érodés par les pluies acides, ce qui donne des roches grises acérées, coupantes, créant un labyrinthe de couloirs profonds et étroits inondés une partie de l’année.
Nous montons sur des belvédères, surplombons les aiguilles effilées et descendons en rappel dans les entrailles du gruyère, gros souci pour notre guide qui ne sait pas faire fonctionner le « 8 » du rappel, Cathy nous sauve, elle a fait du canyonning récemment avec le même système. Une fois en bas, le guide est moins sur de la direction, nous nous guidons aux flèches et croix gravées sur la roche, nous sortons des boyaux par une échelle en fer. Pendant la balade, nous avons vu quelques Sifakas, un lémurien nocturne, des lémurs rufus, Cathy c’est faite attaquer par des petites abeilles agressives en filmant les lémuriens. Fin d’après-midi tranquille nous avons la flemme de balader en pirogue sur la Manambolo pour voir les crocos.

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J8 Grands Tsingys- Belo sur Tsiribihina : 190 km

Nous partons en moto pour une quinzaine de km, le guide est mon passager, jusqu’au grands tsingys, vus dans une émission de Hulot. Nous traversons une forêt, arrivons aux pieds des roches grises, nous nous faufilons à pieds dans d’étroits couloirs d’un mètre, la hauteur difficile à juger doit être d’une cinquantaine de mètres, c’est un vrai dédale, nous montons, descendons, traversons des grottes, l’itinéraire est bien aménagé avec échelles, câbles…nous accédons à des belvédères pour admirer les panoramas sur cette curiosité qui s’étend sur des dizaines de km, une petite partie est ouverte pour la visite. Un bon endroit pour jouer à cache-cache. Les lémuriens sont bien adaptés au site, ils sautent, courent sur pics acérés sans se blesser, nous en apercevons quelques uns.
Nous avons de la chance de pouvoir visiter à cette période, habituellement, le site est fermé à cause de la hauteur de l’eau.
Eric nous propose de rouler avec lui, il va jusqu'à Tuléar, nous pouvons faire un bout de chemin ensemble, il a pris cette piste il y a 2 ans, nous profitons de cette chance et laissons tomber la balade sur la Manambolo, nous nous donnons rendez-vous ce soir à Belo sur Tsirihibina.
Les bagages chargés, nous filons plein sud Eric est déjà loin, dans un village nous nous trompons de piste, nous comprenons mon erreur à la position du soleil, nous jardinons un peu dans la campagne, nous avons plusieurs mauvaise infos par incompréhension, nous nous paumons encore plus, la plaisanterie dure presque 2 heures, il est tard, nous roulons les 20 derniers km dans l’obscurité. Nous passons deux longues flaques l’ une en passant sur un rebord étroit surélevé au risque de tomber dans l’eau noirâtre, l’autre en prenant une déviation piétonne dans les champs, les herbes et les trous, nous sommes en sueurs et assaillis par les moustiques.
Après une douche regénérente à l’hôtel, nous retrouvons Eric au restau des pinces de crabes. Le soir, l’ambiance de ce gros village est sympa, tout plein de petites boutique improvisées dans les rues, 2 tréteaux, une planche et quelques beignets ou brochettes, des bières, de la musique partout.
Nous n’avons pas pris une seule photo pendant le trajet, trop occupés à retrouver notre chemin et pressés de rouler le plus possible avant la nuit

J9 Belo sur Tsiribihina-Morondave : 150 km

Nous arrivons à l’embarcadère, le bac est parti, un coup de sifflet strident et nos grands gestes le font revenir, Ouf, quelques heures de gagnées !!!
15 minutes plus tard, nous naviguons péniblement à contre courant. Nous débarquons, Eric trace, nous nous retrouverons à Morondave, nous refaisons une halte à l’allée des baobabs, le soleil est au zénith, nous décidons de revenir ce soir. Donc, après un aller retour jusqu’à Morondave nous retrouvons la carte postale éclairée par la lumière orangée du soleil couchant, nous ne sommes pas les seuls à photographier l’alignement d’arbres majestueux, il y a deux 4x4 de touristes. Des gamins jouent sur des guitares artisanales, chantent, dansent, posent pour les photos, les charretiers font galoper les zébus.

J10 Morondave-Belo sur mer : 110 km

Les pleins faits, nous revenons sur la RN35 après 10 km de bitume, tournons à droite dans un chemin, la plus proche partie goudronnée au Sud se trouve à 500 km sans panneaux d’interdiction de l’ONF, un rêve que devrait avoir tout enduriste.
Eric cherche le premier gué, la piste est mal tracée, le gué trouvé, il est facile à traversé long mais pas profond, pour le second gué de la Sakalamy, il y a de l’eau jusqu’à la ceinture, nous faisons appel à 4 malgaches qui reviennent avec une pirogue. nous traversons les 3 motos une par une sans peine en les maintenant en équilibre, la remontée sur la berge est glissante, aucun croco n’est venu nous aider, il n’y en a peut-être plus dans la Sakalamy !!!
Un peu plus loin c’est un long marigot d’eau boueuse qui barre la piste, un malgache nous montre le passage, Eric y va puis à mon tour, j’ai toujours peur qu’une roue glisse dans un trou, on ne voit rien dans cette eau noirâtre, j’ai déjà eu cette mauvaise expérience, c’est pas rigolo de démonter la moto dans la pampa. Dans la fameuse longue ligne droite, nous trouvons une intersection et prenons à l’Ouest, en temps normal, la piste doit être large mais vu que nous sommes en fin de saison humide, la végétation a envahi les bords, deux ornières sont tracées dans le sable, le guidon et les bras viennent taper les branchages, pourtant il faut prendre de la vitesse pour ne pas guidonner. Cathy a beaucoup de mal, on ne compte plus les gamelles, elle s’épuise. On a beau lui dire d’accélérer mais elle fait un blocage, ce n’est pourtant pas la première fois qu’on roule dans le sable mais ici, on n’a pas trop le choix de la trajectoire, c’est une ornière ou l’autre avec la roue avant qui glisse dans le « V » de sable, on peut tenir un peu sur la bosse du milieu mais on fini toujours sur un coté. En dégonflant les pneus on gagne en stabilité, la technique est de rouler debout comme toujours, charger l’arrière pour délester l’avant et garder de la vitesse.
Un moment nous avons un doute, nous faisons un point GPS qui nous aide peu, les rares personnes que nous apercevons s’enfuient dans la végétation lorsqu’on les appelle ou les approche pour leur demander la direction. Nous atteignons un village qu’Eric reconnais, le village assez important est désert, petit à petit nous voyons quelques personnes apparaître de derrière les cases où ils se cachaient. Nous faisons une bonne halte au milieu d’une vingtaine d’enfants rassurés et curieux de voir des martiens en tenue de cosmonautes arriver chez eux. Il ne faut pas trop traîner car avant Bélo, il y a une saline à longer impraticable pendant les fortes marées, la marée haute est à 15 heures, nous arrivons à 14 heures et passons sans problème. Après la nième gamelle dans le sable, nous arrivons enfin à Bélo avec une Cathy démoralisée.
Eric nous attend déjà installé, l’hôtel est très sympa, les bungalows spacieux donnent sur un bras d’eau que les pêcheurs empruntent pour prendre la mer, la terrasse du restau est agréable et il y a tout ce qu’il faut pour requinquer une motarde fatiguée. Nous faisons un tour dans ce beau village réputé pour la fabrication de goélettes. Après un bon repas Eric propose de rester un jour ici, pour le repos de la guerrière et profiter du cadre exceptionnel.

c'est trop bon



continue à nous faire rever avec les photos et les comentaires

merci de nous faire profiter de cette belle aventure on s'y croirait,heureusement sans les bestioles

bonne fête
cathy