cette fois-ci

La petite route qui nous dépose au bord de la mer est bien défoncée par endroits
à tel point que dans certains virages il ne subsiste qu'à peine la largeur d'une petite voiture,
le reste s'est écroulé au fond du ravin assez profond....

Et lorsque nous longeons le bord de mer les choses se corsent
La "route" sous forme de montagne russe, ne fait que monter et descendre de façon
assez raide et brève avec des virages. C'est tout juste si tu choppes pas le mal de mer là-dessus

Elle est en construction, un chantier en ébullition où nous évitons les tracto-pelles en pleine action,
croisons les camions-bennes pressés de livrer le matériel
Pour notre dernière journée nous sommes gâtés

Ce sera la partie TT la plus éprouvante de notre séjour sur un minimum de 100 kms
La poussière y est si importante que je m'inquiète pour l'objectif de la caméra fixée sur le crash-bar
Je roule en mettant la main devant quand c'est possible
De très rares tronçons goudronnés où t'as envie de te lâcher mais après même pas 1km
et une petite grimpette, une épingle et pouf tu plonges sur une belle couche épaisse de gravillons
fraîchement posés là

Sans omettre ce satané passage dans des ornières bien profondes de sable + gravillons
nous enfonçant un peu plus d'1/4 de la roue avant, sur plus 300 mètres

Voyant Gégé s'enfoncer là-dedans, j'ai choisi une ornière parallèle
Du coin de l'oeil je le voyais lutter de son côté pour garder la trajectoire
Là je me suis dit : " pas intérêt à te planter, , il pourra pas venir te sortir de là, démerdes-toi et
ne ralentis surtout pas ! "
Ben je l'ai dépassé et on en est sorti comme des grands (trop fière en ce qui me concerne

où encore le moment où l'on a vu arriver un camion-benne en face à toute allure
Il a croisé Gégé sur le sommet de la butte et j'ai pilé net avant d'attaquer la montée
parce-que Gégé avait disparu en une fraction de seconde dans un énorme nuage de poussière opaque
Ne sachant ce qu'il était advenu de lui, j'étais franchement soulagée de le revoir plus loin
continuant sa progression
Nous avons vu des ouvriers couler le béton à la main à la chaîne, avec des pelles pour façonner
l'écoulement de l'eau le long de la route, nous en avons vu d'autres, toujours avec les pelles depuis le sol,
balancer du sable dans les camions bennes

Bonjour les tours de reins et la fatigue physique, quelles conditions de travail

Alors on ne va pas rouspéter parce-que nous respirons un peu (beaucoup trop) de poussière et
luttons (beaucoup aussi) pour garder nos éléfants dans le droit chemin alors qu'ils se démènent
pour nous faire de belles routes
Quand elle sera finie, ce sera un vrai plaisir d'y enrouler les virages en espérant que
ça ne fasse pas se développer un tourisme de masse parce-que la région s'y prête totalement
Pour l'instant aucune infrastructure, rien que des petites maisons construites à flanc
de falaise surplombant la mer....ou posées ça et là sur la plage...
mais pour combien de temps encore



Nous arriverons à Tétouan vers 16h, d'adorables autochtones nous guideront vers l'hôtel Bilbao
proche de la médina que nous voulons visiter avant de partir

Nous n'avons jamais été aussi poussiéreux de notre vie, même l'intérieur du casque malgré la visière fermée
est pourri

Nous craignons de nous faire refouler par le réceptionniste

Mais non, il feint de ne pas se rendre compte de notre état, nous propose la plus belle chambre
et nous indique un garage fermé surveillé pour les motos à 300 mètres
Ils sont quand même épatants ces marocains

Si seulement les européens pouvaient prendre un tant soit peu exemple
