Pour l’avoir fait de jour et plusieurs fois, la suite du tracé, je la connais…gaaazzzz et je manque faire une sortie de route lorsque dans un virage je prends trop d’angle, les crampons des MT21 ont ripés…bon on va se calmer un peu….
La piste forestière est très belle, les feuillus ont déjà pris des couleurs, c’est un bonheur de rouler dans ces forêts sur des pistes confortables qui nous permettent de récupérer un peu l’énergie dépensée pour arriver jusque là
Colle Garessio, on fait coucou à Oligo et Didou postés là avec de nombreux participants qui se sont arrêtés pour admirer le paysage.
Paysage que connaissons, pas de pause pour nous, même si ce n’est pas une course, chaque minute est précieuse, on ne sait pas quelle galère peut nous tomber dessus à n’importe quel moment
Pause pipi pour ces messieurs...
On continue, histoire d’arriver à la 1ère étape de jour et surtout d’éviter de faire la Via del sale de nuit
Je l’ai déjà faite plusieurs fois mais toujours en descente, elle est corsée mais suffit de s’accrocher au guidon et de se laisser aller…
En montée, c’est une toute autre histoire, avec des marches, des cailloux, des grosses pierres, des gros gravillons sur une belle épaisseur qui t’obligent à être sur les gaz en permanence tout en faisant gaffe à la trajectoire parce-que de temps en temps, y a le vide d’un côté….stressant au possible
Avant de l’attaquer, on fait une pause au refuge Barbera,
mais je ne voudrais pas trop attendre, y a du monde qui va arriver derrière nous sans compter que nous avons dépassé un groupe en 4x4
Je demande à Pascal de me suivre histoire de prendre un peu d’avance pendant que Milegas et Gégé font je ne sais plus trop quoi…
Et là s’engage une lutte (pour moi en tout cas) sur plusieurs kms, du style
"knocking on heaven's door"
Il s’agit de m’agripper et de tirer sur le guidon d’un éléfant de 190kgs et de lui demander de m’amener là-haut au colle Boaria où doit être posté Stef pour les photos
Milegas nous dira plus tard que Vlasta, une des deux autres filles, s’est fracassée contre un rocher avec sa 640 et avait l’air un peu sonnée mais elle a continué quand même
C’est sa 3ème participation et elle n’est jamais allée plus loin que la 2ème étape
Je savais que cette partie serait difficile, mon 650 me facilite bien la tâche par rapport à mon 750.
A peine 5kgs de moins, même moteur (un poil moins puissant) même partie-cycle mais avec un angle de chasse différent qui le rend bien plus agile et surtout pas de gros carénage, ce qui me permet de voir où je pose ma roue avant
Dans une épingle à droite, ma roue avant ripe sur une pierre et je n’insiste pas pour retenir la moto, on me la ramasse (comme d’hab’), tout va bien et je continue
Je profite de chaque trace dans l’herbe sur les abords en hauteur ,si fine soit-elle, laissée par les prédécesseurs (randonneurs, vttistes…), histoire d’éviter, ne seraient-ce que quelques centimètres dans les cailloux
Quel soulagement de voir enfin le colle Boaria, il est dans la brume, tant mieux ça ne vaut pas le coup de s’arrêter pour prendre des photos, encore quelques minutes de gagnées mais pas de Stef en vue
Je manque de me jeter dans le vide avec l’éléfant, à la sortie du virage entre deux plots censés marquer le bord de la piste….
J’arrive à redresser la roue avant in-extremis
A peine arrivée de l’autre côté, grand soulagement parce-que là, il n’y a plus que du très facile jusqu’au premier CP mais mon éléfant tousse, ne veut plus avancer, fini par caler et ne veut plus démarrer
Pascal me dit qu’il n’aime pas l’altitude…ben, non, puisqu’il est passé par là cet été sans chipoter !
Milegas évoque le manque d’essence….J’ouvre le réservoir… » y a quelqu’un ???... » et constate qu’il ne contient plus grand’chose…passe en réserve et hop c’est reparti
Nous croisons Stef qui nous attend plus loin
Avec sa gazelle(350DR) il va bien nous rattraper et on attaque la descente sur Limone et Vernante avec un énorme poids en moins, mais il faut rester vigilant, ne pas se laisser embarquer par trop d’enthousiasme. Ce serait vraiment trop bête de ne pas y arriver pour cause de plantage dans une épingle mal ou trop vite négociée dans la descente
On ressent bien la fraîcheur qui tombe vite en altitude surtout que nous sommes trempés de sueur
C’est qu’elle était quand même un peu costaud cette première étape et j'ai une furieuse envie de continuer !
Une miraculée, les organisateurs sont contents de me voir en bon état…et moi donc !
Timing respecté puisqu’il fallait y arriver entre 19h et 1h, chose faite pour nous après nous être arrêtés pour faire le plein d’essence à 20h15
Qu'est-ce qu'elles sont bonnes les pâtes !
Quelques boissons énergisantes, des espresso plus tard, nous aurons la surprise de la visite de Danilo, éléfantiste italien qui habite la région et qui l’a faite l’an dernier avec Gégé et Pascal.
Cette année il n’a pas pu participer pour cause de mariage dans la famille
Nous devons attendre notre assistance qui est entrain de manger une bonne pizza pour pouvoir troquer nos t-shirts et chaussettes trempés de sueur contre d’autres bien secs et à manches longues pour attaquer la 2ème étape de nuit….nuit vraiment noire cette année, un petit croissant a remplacé la pleine lune de l’an dernier
Oligo et Didier arrivent au moment où nous allons partir. Il faut qu’ils se restaurent, que Didier retende sa chaîne (ou la graisse, je ne sais plus), nous ne pouvons pas les attendre, ça nous ferait perdre trop de temps surtout que à cause de moi, les garçons sont obligés d’adopter un rythme tranquille...désolée...
Je préfère y aller doucement mais sûrement pour tenir la distance. Je me dis que c’est comme d’attaquer un marathon en piquant un sprint…aucune chance de tenir le coup !
Surtout que pour de multiples et diverses raisons, je n’ai pas pu me préparer physiquement cette année
J'ai toujours peur (malgré le fait que je pète la forme) qu'un malheureux et vilain coup de pompe me tombe dessus sans prévenir alors tant que c'est possible, ,faut rouler
Et ils roulent bien plus vite que nous
A + les garçons, on y va !
On y va ???
21h40....on est reparti !