
Nos filles nous ont offert des hébergements en roulottes et nous pouvions choisir n'importe quel lieu en France. La drôme et l'Ardèche, nous connaissons et ce n'est pas assez loin

Départ jeudi à 14h en sortant du boulot. GG décide quand même de piloter son éléfant malgré son bobo au pied. Il a bien fait puisque 120 kms après notre départ, mon relais de démarreur lâche. Nous finissons le trajet jusqu'à Villefranche de Panat (50kms de Millau) en la démarrant à la poussette. S'il y a un endroit que l'on peut vraiment recommander aux motards c'est l'Auberge du Lac http://fr.federal-hotel.com/hotel_auber ... _11855.htm
Un accueil super convivial, quasi familial,un apéro offert, un menu du terroir bien copieux, vin compris à 12 euros et dans un très beau cadre.
Les motos ont eu le droit de dormir dans la salle qui sert de réception aux mariages et le lendemain matin nous avons échangé nos relais (la moto de GG a un kick, elle n'a pas besoin de relais) et nous filons rejoindre Mirande en passant par les Gorges du tarn et d'autres magnifiques petites routes buccoliques

Samedi matin, on file droit (façon de parler, surtout quand on emprunte un col après l'autre

Nous espérions passer par le col de l'Artigascou mais il fermé à cause de la neige et GG est en pneus mixtes.
Nous nous régalons lors de la descente du col de Menté. Devant nous, des bien plus fous que nous descendent en combine de cuir, sliders, casques, à toute allure sur des skateboards. Impressionnant et flippant à la fois

Arrivée en Espagne sous un soleil radieux et un SP95 à 0,96cts le litre. Nous ferons le plein un peu plus tard. On descend sur Vielha par la superbe N230 On bifurque par la C28 en espérant nous diriger vers Andorre, notre carte n'est pas vraiment précise, elle indique une départementale. Ca devient intéressant, la route rétrécit, le revêtement semble nettement moins bon jusqu'à disparaître, nos yeux pétillent devant tant de beauté. Noris, village abandonné ...nous continuons et ça se transforme vraiment en piste Et ça continue, encore et encore et ça monte et puis zut, des congères de neige. On en passe péniblement une, puis deux...GG va faire du repérage à pied et ça ne s'arrange pas. Il y aurait bien moyen de descendre le pré en contrebas, de traverser la petite rivière, de remonter sur la piste ensoleillée et dégagée de l'autre côté mais nous devons passer à 2.300 mètres. Il y a forcément d'autres tronçons à l'ombre, avec des congères peut-être plus importantes. Il est 18h30, nous ne savons pas si nous avons assez d'essence, rien à manger et pas de quoi bivouaquer. S'il n'était que 15h, nous aurions tenté mais la mort dans l'âme, nous décidons d'être raisonnables.
Surtout que la conduite debout sur les cales-pieds ne convient pas du tout à la cheville de GG. Nous redescendons dans la vallée, en se tirant une bourre en roue libre pour économiser l'essence


Mais avant je m'offre un petit plaisir, loins des yeux de ma maman

J'ai toujours adoré sauter dans les flaques d'eau On continue sur la N260 et trouvons enfin une station essence, on se sent beaucoup mieux du coup.
On attaque sereinement le col del Canto, magnifique. 53 kms d'enfilades de virages. Nous sommes tous seuls, le revêtement espagnol est parfait tout comme ses virolos. Arrivés de l'autre côté, nous trouvons une chambre chez l'habitant à 20 euros la nuit.
Dimanche matin, dernier jour. Nous décidons d'éviter Andorre qui doit être envahit par des gens atteint de fièvre acheteuse et de continuer par la N260 direction Puigcerda. Encore une enfilade de virages........que du bonheur !
Nous ne passons pas la frontière à Font-Romeu mais continuons en Espagne vers Ribes et passons du côté français par le col d'Arres (D115 Prats de Mollo)
Là, nous prenons la toute petite départementale D44 qui traverse le Pic du Canigou par la Tour de Batère Nous nous trompons évidemment de sentier et ressortons (après 25 kms de pistes) à maxi 10kms de là où on est rentrés

Ce qui va nous obliger à prendre la route des cols (D618) sur pratiquement tout le parcours ! 47 kms d'insupportables virolos dans tous les sens dans un cadre de rêve, en traversant de superbes petits villages.
On s'offre un dernier plaisir, en passant par la route des vins dans les Corbières (Tuchan).
A Narbonne, il est 19h, on est sur les motos depuis 8h30 du matin et nous devons arriver à Marseille ce soir puisque le réveil va sonner à 7h demain matin

Honte à nous, nous prenons l'autoroute jusqu'à Montpellier et finissons par la Camargue.
Bien rentrés à 22h30, bien fatigués mais tellement contents de cette petite virée qu'il va falloir refaire quand il y aura moins de neige, là haut sur la montagne
