Le soir nous arrivons sur la Côte Est à Cala Gonone. Pour y accéder, il faut passer par un tunnel, d’un côté la montagne et lorsqu’on débouche de l’autre côté après 400 mètres, on a droit à 10 kms de virages serrés en épingles dans une forêt de chênes lièges pour passer de 900 m d’altitude à 0. La vue est fantastique mais il faut rester concentré sur la route !
Nous retrouvons la civilisation, voyons les premiers touristes, les grosses infrastructures pour les accueillir et regrettons déjà les montagnes et les visages burinés des sardes authentiques.
Nous voilà donc dans le Golfe d’Orosei où il y a les plus belles plages de Sardaigne. L’équivalent des calanques de Marseille. Elles ne sont accessibles que par bateau où après de longues randos à pieds. Le lendemain, nous avons prévu de nous aventurer dans les gorges profondes de Gola Su Gorrupu. Deux heures de marche pour arriver dans le grand canyon dont les parois rocheuses se dressent à 400 mètres et après-midi plage…
Lundi 12 AVRIL 2010
Nous ouvrons la tente sous un ciel gris foncé et de l’autre côté de la falaise ça a l’air pire…on va attendre jusqu’à 10 heures, histoire de voir si le temps se dégage où non.
Les nuages ont apparemment décidé de squatter le ciel pour la journée !
Changement de programme.
Sur les conseils d’un habitant d’Orgosolo avec qui nous avons discuté au moins ½ heure, nous allons emprunter la route qui est parallèle à la mer et descendre sur Arbatax qui se trouve à 120 kms environ. Ce serait une des plus belles routes de montagne.
Nous irons à deux sur ma moto parce-que les T63 de Gégé sont un peu fatigués et qu’il nous reste pas mal de route à faire avant d’arriver à la maison !
On se refait la petite route de 10 kms dans l’autre sens et arrivés de l’autre côté du tunnel c’est le brouillard complet et ça caille.
De là-haut, nous voyons l’entrée des gorges du grand canyon
Et assise derrière Gégé, je peux me coller à lui pour avoir moins froid et voir en contrebas de nombreuses pistes qui relient les hameaux entre eux. Va falloir revenir et y descendre un jour…
Au bout de 30 kms nous décidons de quitter la route de montagne pour descendre dans la vallée où il n’y a pas de brouillard et où il fait nettement moins froid. Sans compter que ça nous permettra de faire une boucle et de ne pas emprunter la même route pour l’aller et le retour.
Nous arrivons à Arbatax, en bord de mer. Il n’y a rien à voir ici, si ce ne sont les fameux rochers rouges( porphyre) sculptés par l’érosion qui plongent dans la mer. Et c’est vrai qu’ils sont très beaux.
Il y a des roches de diverses couleurs qui jonchent le sol, porphyre, granit….
Vue sur les falaises impérieuses du début du Golfe d’Orosei, juste en face
A force d’admirer ces beautés naturelles, j’accomplis l’exploit de me vautrer magistralement sur les rochers. J’ai trébuché, je suis tombée en avant de tout mon poids (pas des moindres

)sans pouvoir me raccrocher à quoi que ce soit… "L'est où le Gégé

" il n’a fait qu’assister impuissant à la scène ! Il m’a comparé à un arbre qu’on venait de scier….L’appareil photo que je tenais dans ma main droite s’est pris une bosse mais il a survécu. Ma main gauche qui a essayé tant bien que mal d’amortir le poids et de sauver par là même, l’APN en a bien souffert. Les deux jours suivants, le petit-doigt était tout enflé, je ne pouvais plus le bouger et j’avais un bel hématome. Je me suis demandé s’il n’était pas cassé. Heureusement qu’on n’en a pas vraiment besoin pour conduire une moto et je n'allais pas demander un rapatriement sanitaire pour si peu

Aujourd’hui, 15 jours après, j’ai toujours mal mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir un médecin et ça finira bien par passer…