En fin d’après-midi, nous arrivons enfin à Castelsardo. C’est vrai qu’il est magnifique ce village accroché à un promontoire qui se jette dans la mer. Au sommet, il y a la citadelle et la cathédrale.
Mais là non plus, pas de campings à l’horizon. Gégé essaie de téléphoner à l’une ou l’autre chambre d’hôtes, sans résultats. Tant pis, on continue …
Alors que Gégé file droit devant, j’aperçois 5 kms plus loin un panneau indiquant une auberge de jeunesse. Je rattrape Gégé et on fait demi-tour pour aller voir.
L’auberge est très grande, à part une famille italienne, il n’y a personne. Nous sommes accueillis par deux frères qui ne parlent, ni italien, ni français, ni allemand mais un semblant d’anglais. Ils nous annoncent que le tarif est de 14 Euros/personne – petit-déjeuner compris.
De toute façon, on ne pouvait rêver meilleur emplacement.
Nous avons une chambre + sdb, rien que pour nous et l’on peut se faire à manger si l’on dispose d’un réchaud à gaz. Nous mangeons sur la très grande terrasse d’où l’on a une superbe vue sur la mer
Après avoir bien mangé et bu à nous deux presque une bouteille de vin sarde (toujours goûter les spécialités locales

), nous filons bien fatigués, au lit vers 21h
Le lendemain, dimanche de Pâques il pleut à verse. C’est là qu’on se félicite d’avoir choisi cette auberge !
Nous changeons nos plans et n’irons pas visiter l’arrière-pays à moto mais Castelsardo. Nous sommes à 5 kms et nous irons à pieds afin de ne pas trimballer les combinaisons de pluie.
Dès que ça se calme un peu, on y va.
Nous n’aurons à nous réfugier qu’une seule fois dans une maison abandonnée pour nous mettre à l’abri.
Il n’y a vraiment plus rien à l’intérieur si ce n’est un livre en français qui traîne parterre "Le secret" de Frédéric Lenoir". Y a très certainement un message là dedans et l'histoire me parait fort intéressante. On décide de l'emmener

Arrivés à Castelsardo, il s’agit de grimper dans la vieille ville. Les ruelles sont étroites et raides. Enfin tout en haut, la place du village avec sa cathédrale qui domine tout. Seule possibilité pour nous réfugier lorsqu’une pluie battante nous tombe dessus. Il y a évidemment beaucoup de monde à l’intérieur pour suivre la messe de Pâques. Je constate que les ados connaissent les textes et les chants, je ne sais pas si ce serait le cas chez nous en France.Je ne suis pas pratiquante mais j'aime beaucoup le respect des traditions qui sont le relais d'une génération à l'autre...
Après un bref moment de silence, le chœur de l’église entame des chants polyphoniques d’une grande beauté, ça me file la chair de poule.
A cause du mauvais temps, nous ne verrons pas les femmes sardes installées devant leur maison à faire de la vannerie, l’artisanat local et le glacier recommandé par le guide est fermé
Nous réussissons à rejoindre l’auberge de jeunesse vers 16h, en passant d’abris précaires, en ruines, sous des rochers, dans un parking sans finalement être trop mouillés. Et hop, encore 10 kms à pieds + l’ascension du village, encore une journée sportive !
En attendant l'heure du dîner, je dévore le bouquin ramené en moins de 2 heures, une belle leçon de philosophie
Gégé le lira également et nous décidons de le laisser à l'auberge afin que d'éventuels personnes de passage en profitent aussi
Le lundi de Pâques, 05 avril, il fait gris mais il ne pleut plus. Nous avons appris la veille que la fameuse procession avait eue lieu lundi dernier ! Pas grave, on trouvera bien une autre occupation…
Nous partons à l’assaut de l’arrière-pays de la Gallura. Pour des pilotes d'Eléfant, une halte au Roccia dell Elefante s'impose !Ensuite Lago del Coghinas où les familles sardes se sont données rendez-vous pour pique-niquer, visite de la ville de Tempio Pausania où les citoyens croisés nous souhaitent tous un bon dimanche et de très belles fêtes de Pâques, ascension du Monte Limbara qui domine toute la région nord, visite d'Agius, village dont les maisons sont toutes construites dans la roche granitique, traversée de la vallee de la luna, pause aux termes de Casteldoria et retour Castelsardo. 200 petits kms sous un ciel malheureusement gris
Première pause devant le Roccia dell Elefante. Des cavités y ont été aménagées, il y a 2 ou 3000 ans et l’on suppose qu’il s’agissaient de tombeaux. Dans l’une d’elle, on voit des cornes de taureaux gravées dans la pierre. Très certainement en hommage au dieu taureau vénéré à cette époque.