Alors voilà, on avait déjà l’équipe, et presque la formule.

En fait de formule, on avait choisi comme dans PULP FICTION : LE Big Mac, a savoir un road book de Vibraction qui s’intitule les pistes oubliées.
A savoir quand même que les photos d’illustration du bazar sur le site datent de l’an 40 et que l’on avait 10 jours devant nous pour un road book de 15.
Faîtes le compte il a fallut couper dans le vif. On a donc limité le road book de Marrakech à presque Zagora soit 8 bonnes journées de road book avec de la piste à s’en faire péter la sous ventrière.
Départ de Barcelone par le bateau pour les sexes forts, vols direct Marseille Marrakech pour les sexes dits faibles avec hôtel réservé à l’arrivée massage, hammam, gommage, gant de crin, et premier tajine.
Nous pendant ce temps on enquille 2 jours de bateau, je vous passe les détails, le seul souvenir que tu en gardes c’est l’odeur. Ton cerveau fait abstraction de tout, de la vue, du bruit, même du toucher, il ne se concentre que sur une seul chose, ton nez. Quand tu sors de là dedans à Tanger, tout pue, tes fringues, ta veste, ton tee shirt, et même tes chaussettes qui d’habitude ont une odeur bien particulière qui est tienne, non, là même tes chaussettes sentent cette odeur caractéristique de car ferry qui fait des voyages sur le Maghreb. Ca sent une odeur si particulière que ton cerveau de temps à autres te fait des piqures de rappel.
De Tanger, pendant que ces dames se ont papouiller nues comme il se doit au hammam, on s’enquille 600 bornes d’autoroute vers Marrakech. Tu t’étais dit qu’au Maroc il ne pleut jamais, et tu avais dit je m’en vais faire comme les pilotes dou rally raid et commé Fabrizio, je vais rouler avec lé lunettes à écran IRRIDIUM.
Bon ben là, tu t’arrêtes vite sur la bordure de l’autoroute pour choper un caleçon et le caler autour du masque, because que les gouttes d’eau à 140 ça pique sévère.
Le soir visite de Marrakech, retrouvailles, petite nuit à l’IBIS de la gare.
Le lendemain, chargement des mamans, et en route pour les cascades d’Ouzoud haut lieu touristique du coin. Tu y vas par la route, mais tu as les pieds qui battent la mesure sur les cales pieds en attendant les premières pistes.

Du calme Mastoc que le vieux disant la Château de ma Mère de Pagnol, là c’est pareil, on attaque tranquille la première pistounette qui est en fait goudronnée. A cette manie de vouloir faire tout pareil que comme en France, les pistes se goudronnent plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire.

Cette première partie de road book nous amène à traverser l’Atlas dans un sens puis dans l’autre d’abord en direction de Imilchil.

L’organisation est bien rodée, le midi, c’est le Quarter Pounder with Cheese pour tout le monde à savoir que vous prenez (suivez bien c’est une recette de top chef…) :
- Un demi pain Marocain par personne par sandwich
- Une boîte de thon par couple
- 2 vaches qui rit par personne.

Bon ça fait réviser les tables de deux et les proportions, mais grosso modo, le midi c’est casse croute à l'ombre et le soir guest house.

Le second jour, la météo plutôt fraîche nous oblige à stopper dans une restaurant local qui fit à la fois restaurant, cantine, self service et qui prépare, après être allé chercher le type qui est actuellement sous la R18 dehors, de délicieux Kefthas berbères mais pas en un temps record.

Le prix lui est record, on mange bien pour 5 euros par personne.
De là la piste se gâte, faut s’enquiller compte tenu du retard pris et ouvrir comme des gorets (au Maroc ça tombe bien) pour finir le soir du côté des gorges du Dadès).
Le 3ème larron en béhème aura eu peur pour ses carters et nous abandonnera pour finir en direct par la route.
Benj et Bibi, on finit de s’enquiller 200 bornes de piste dans l’après midi pour finir l’étape un peu calmé le soir dans un hôtel qu’il est bien pour y dormir mais pas que….

Ben oui, essaie de faire avaler 200 bornes de piste à ta bien aimé derrière sans lui promettre un massage à l’arrivée, il est hors de question qu’elle reparte avec toi une seconde fois sans râler.
Le soir à Dadès, il faut impérativement se faire une beauté, et au soleil couchant aller dans les gorges et faire des photos.
Bon on y croisera toujours des malins qui vont à l’hôtel de l’autre côté de la rivière, mais il faut aller un poil plus loin au début des gorges et se laisse griser par la couleur que peut prendre la roche.
En rentrant, on pourra au choix s’arrêter chez le barbier et sentir le coupe choux le long de sa gorge, en gardant une main sur son colt au cas où (mais bon là c’est que si il y a la musique du bon de la brute et du truand) soit, mais je conseille vivement le barbier, aller tenter de boire un coca bien frais en regardant les motos locales se livrer à un balai incessant et avec des chargements improbables.

Après les gorges du Dadès, le road book disait piste difficile. Moi quand c’est marqué comme ça, je suis comme Obélix qui voit des Romains. Hilare.
Il n’y a pas beaucoup de précisions, c’est juste marqué piste cassante avec marches.
Alors moi les marches j’ai bien remarqué, j’ai moins bien remarqué les cailloux sur les côtés…..
Alors que j’attaquais à bonne allure, mon petit camarade en BM a vu passer une valise Touratech qui avait perdu son propriétaire.

Chance, je ne pars jamais sans un jeu de sangles « planche à voile », le genre de truc qui te sauve un homme qui n’avait que sa bitte et son couteau et qui dans pareil cas, ni l’un ni l’autre ne va te servir.
On va finir l’étape tranquille, et le soir on sera reçu comme des princes dans une guest house tenue par soit disant 2 frères mais qui doivent être pour le mariage pour tous.
Le lendemain sera la journée de toutes les émotions, à l’étude du road book le soir, il est spécifié que la piste peut être boueuse, et forcement le matin au départ il pleut des hallebardes.
Alors comme le sponsor est pas trop méchant, on est partis se recoucher 2 heures le temps que tout cela se calme.
Au bout d’une heure, nous, les mâles dominants, on avait bin compris que pour arriver à l’étape le soir il fallait affronter la pluie.
Dans ces moments là tu te persuades comme tu peux : C’est mieux là non, on y va ?
Finalement, une fois qu’elle avait le casque sur la tête et la visière baissée, elle n’a pas vu la différence, on est partis.
Le soleil fait son apparition après avoir roulé une heure rendant la piste telle la glace de Sotchi il y a 2 mois.

Alors on pourra me parler des pneus meilleurs que d’autres, des Karoo, des TKC, des Desert, des Rally et j’en passe.

Ben le constat est le même quand c’est gras, c’est gras, et que le bestiau quand il glisse, tu peux voir des crampons tendres, voire même des crampons très tendres, ou encore super tendres limite amoureux, tu finis par terre.
On en profité pour reprendre un brin la chaîne, c’est tellement plus propre grand il y a de la terre que quand c’est propre….
Là, après 10 relevages (on a arrêté de compter) notre copain en BM a jeté l’éponge et a choisi le bitume.

Nous comme des grands gaillards on a pris l’option manutention :
A savoir que la moto s’est enfoncée là de son plein gré et d’un coup d’un seul.

Pour avoir de l’appui il y en avait, même trop.
Une bonne heure et demi pour sortir l’engin de là dedans, fini en terrassier.

On aurait pu croire que cela nous aurait refroidi, même pas un brin.
Et puis on a commencé à jardiner, que je tourne à gauche à droite, à gauche à chercher notre chemin à taper le Guide Du Paumé Solitaire, puis à espérer trouver le nord et enfin l’espoir est venu du berger qui traversait la route.
Question : « c’est par là la piste de Nekob ? »
Réponse : « Chouia chouia, Nékob »
S’en est suivi une discussion de 5 minutes tel un dialogue de sourds, où c’est comme si tu demandais à un gonze qui ramasse des champignons qu’il t’indique son coin de prédilection.
Au bout d’un moment, on a finit par y aller. Et ben on a pas été déçus.
A pour une piste c’était une belle piste avec des trous, des ornières, des cailloux, que même sur la fin on s’est demandés si on finirait par arriver.

A la question de ces dames : Vous savez où on est ? et où on va ?
On a fait la même réponse que le Marocain vu 2 heures avant avec des gestes vagues et un regard lointain genre un Corse qui dirait où se planque Collona dans le maquis.

Mais on a assuré dans les réponses, elles ont marché, presque couru à côté de la moto histoire que leur bonhomme de mari puisse avancer sans problème. Bon vu l’état du terrain il fallait bien le tout.

A Nekob, on a pris la douche, pris l’apéro, mangé et après cela il n’était pas vraiment question de passer en revue le Kama Sutra à l’endroit et à l’envers.
La brouette Togolaise, on verra cela demain matin, là mes bras demandent un peu de repos.
Le lendemain, il fallait songer à se remonte vers Marrakech pour reposer nos moitiés respectives, on avait promis un massage au départ et un à l’arrivée.
Une fois qu’on les avaient posées, il a fallu se refader les 600 bornes vers Tanger en passant par le RIF cette fois, histoire d’admirer les champs de chanvre sauvage à rouler.
Prendre le bateau et rentrer.
Bon après tout cela, rentrer par l’autoroute et manquer de mourir après avoir vécu toutes ces aventures.
Comment ?
Ben cela ne m’était jamais arrivé, mais j’ai intercepté un pigeon qui traversait l’autoroute à 140 en plein casque.
Je n’ai pas eu le temps de calculer l’énergie cinétique développée par le choc.
Le pigeon ? Il aurait pu finir avec des petits pois au fond d’une casserole en fonte bien épaisse.
J’ai bien failli finir allongé sous le poids lourd d’a côté non pas pour faire la vidange mais pour dégager le pigeonneau coincé dans mon casque.
Ouf que, mon ange gardien était là.